Le prochain Sommet du luxe sera l’occasion de s’interroger sur la relation complexe entre l’intelligence artificielle et la création, sur les métiers qui seront touchés et sur le mode de fonctionnement des entreprises de luxe, des ateliers, des sous-traitants aux marques.
Qu’adviendra-t-il ? Qu’est-il souhaitable d’imaginer ? Que faut-il éviter ? Bref la mouvance de nos lendemains n‘a jamais été aussi grande.
Jean Gabriel Ganascia dont nous livrons ici le portrait est un des scientifiques, mais aussi philosophe, spécialiste de l’intelligence artificielle qui a le plus réfléchi à ce sujet. Professeur à la Sorbonne, chercheur au Cnrs, il interviendra dans la matinée pour que notre réflexion commune soit nourrie des meilleures informations et d’une analyse prospective éloignée des fantasmes tout en étant réaliste quant aux changements profonds qu’il faut attendre.
Ma conviction, que je développerai dans les débats qui ne manqueront pas de s’ouvrir pendant le Sommet, est que parmi les métiers qui risquent de disparaître sous la pression d’une intelligence artificielle, supposée par certains remplacer l’intelligence humaine, ne devraient figurer aucun des métiers d’art, des activités qui sont source de création ou des services dont le raffinement exigent une telle attention que la rationalité envahissante ne pourra jamais apporter cette touche délicate qui les anime.
Mais comment évolueront le management, l’analyse marketing, la planification stratégique, les outils de simulation à tous les stades de la conception et de la production ? Nous nous efforcerons ensemble avec les intervenants de formuler des réponses et de tracer les chemins d’une vision clairvoyante. C’est la mission principale du Sommet du luxe.
De la quête de la création à celle de la beauté, il n’y a peut-être qu’un pas comme en témoignent les recherches sur le transhumanisme des grands patrons, tels qu’Elon Musk.Dans quelle mesure le beau peut-il se jouer de nous ? Je remercie Marie-Clémence Barbé-Conti qui ouvre une réflexion sur ce sujet.
Jacques Carles, président du Centre du luxe et de la création
