Nicolas Bodin, vous êtes Vice-Président au développement économique, à l’emploi, à l’insertion, au numérique et aux transitions à Grand Besançon Métropole. Vous êtes également enseignant universitaire en microtechniques,
Pourquoi le Grand Besançon participera-t-il au Sommet du Luxe le 12 mai prochain ?
Nicolas Bodin : Le luxe et Besançon, c’est une longue histoire qui va de success stories en crises surmontées, ponctuées par la capacité des acteurs locaux à se réinventer, à innover. Notre histoire est indiscutablement liée à celle de la mesure du temps depuis la fin du 18e siècle. Capitale française de l’horlogerie, capitale mondiale de la mesure du temps, elle détient toujours le record du monde de la précision avec le plus petit personnage, de la taille de 300 microns, réalisé pour un film d’animation. Besançon sait conjuguer tous les temps : les temps longs de la tradition horlogère et les temps rapides nécessaires aux applications high-tech les plus modernes utilisés dans les technologies de la santé, la navigation spatiale, la billettique… Les entreprises, les établissements de formation, les laboratoires de recherche ont su faire fructifier cet héritage et ces fantastiques compétences.
Par notre présence, nous voulons aussi montrer que notre territoire fait écosystème et est résolument ouvert, tourné vers le futur. Besançon et sa technopole TEMIS sont un creuset pour les technologies de pointe. Ici, le futur est le champ de l’audace transformatrice. La culture du petit et du précis est ancrée dans des ateliers discrets qui répondent aux exigences des plus grandes maisons de luxe. Horlogerie bien sûr, joaillerie-bijouterie, on le sait moins, et maroquinerie, entre autres, se développent en toute discrétion. Les savoir-faire de demain sont là aussi dans les laboratoires de recherche : nouveaux matériaux et technologies mécaniques, acoustique-opto-électronique, productique… Et il ne faut pas omettre le Pôle des Microtechniques, qui a pour mission de valoriser les savoir-faire microtechniques au service des différents marchés.
Besançon combine harmonieusement technologies de pointe et cadre naturel exceptionnel, audace et innovation, courage et ambition… Les difficultés qu’elle a su traverser, lui ont conféré la capacité de s’inscrire perpétuellement dans le futur.
Quelle est l’atout majeur de Besançon pour les acteurs du luxe ?
Nicolas Bodin : En plus de nos laboratoires de recherche ? D’abord que l’UNESCO a inscrit fin 2020 les savoir-faire en mécanique horlogère et mécanique d’art sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Cette inscription met en valeur une tradition vivante emblématique de l’Arc jurassien franco-suisse. De plus, un autre atout principal est de réunir dans un périmètre assez restreint l’ensemble des compétences nécessaires au développement des activités. Nous avons des établissements de formation reconnus, notamment l’ENSMM, unique école d’ingénieur en France positionnée sur les micro-technologies. Et également, consciente des attentes des acteurs du luxe, la Métropole sait mobiliser tous les leviers pour faciliter l’implantation et le développement des entreprises, et la mise en relation avec les acteurs du secteur du Luxe.
Et puis, à deux heures de Paris, Zurich ou Bâle-Mulhouse, Besançon offre un cadre naturel unique.
La ville, dominée par une citadelle et ceinte de fortifications inscrites au patrimoine mondial de l’UNESCO, est lovée dans un des nombreux méandres du Doubs qui, ici, forme un fer à cheval. Un cadre prestigieux pour vivre et s’épanouir !
