De la renaissance du mouvement T18 a de nouveaux horizons créatifs 

Passionné d’horlogerie depuis l’enfance, Pierre-Alain Bérard incarne l’engagement à transmettre les savoir-faire et les légendes horlogères. Diplômé de SupdeCo Dijon, il acquiert une précieuse expérience au sein de la maison familiale S.M.B (Société des Montres Bisontines).  

En 2014, il convainc l’actionnariat familial de racheter partiellement LIP avec l’ambition de restaurer son prestige d’antan. Faut-il rappeler que LIP, fondée à Besançon en 1867, était une des marques horlogères les plus innovantes ? Et que Fred Lip fut l’un des premiers à introduire l’industrialisation de la fabrication des montres ? Entre 1933 et 1949, la montre rectangulaire T18 de LIP a été la montre de forme la plus produite au monde avec plus de 400 000 exemplaires par an, devant la Prince de Rolex ou la Reverso de Jaeger Le Coultre.  

Commercialisation en 1952 de la première montre électronique, clientèle prestigieuse (le général de Gaulle et Churchill notamment), employeur de plusieurs milliers d’ouvriers, LIP était un symbole de l’industrie et du savoir-faire horloger national. Entre la crise provoquée par la concurrence japonaise et les mouvements de lutte ouvrière, la marque a connu un déclin à la fin des années 1970. 

Au cours des dix dernières années, un repositionnement de l’offre a été réalisé en débutant par un travail de rétro-ingénierie sur la T18 avec l’école SUPMICROTECH puis avec une collaboration avec La Joux-Perret, pour recréer le mouvement légendaire; l’ensemble des autres étapes étant réalisé avec des prestataires du Doubs. 

Après avoir réussi la relance des modèles historiques (Himalaya dont le modèle original valait l’équivalent de plus d’un mois de salaire, Churchill, Général de Gaulle, Mach2000…), Pierre-Alain Bérard finalise en 2024 le rachat total de LIP. 

Avec sa nouvelle collection haut de gamme LIP Mouvement de Manufacture dévoilée en avril dernier, LIP confirme que le temps ne s’arrête pas pour les légendes. 

Le Chef de caves qui cultive l’excellence de son terroir 

Jean-Baptiste Lecaillon incarne l’excellence et l’innovation au sein de la maison de champagne Louis Roederer fondée en 1776. Ingénieur agronome et œnologue diplômé de l’École Nationale Supérieure d’Agronomie de Montpellier, il rejoint Roederer en 1989, recruté par Jean-Claude Rouzaud. Dès le début, il se distingue par sa vision moderne et son ouverture à l’international : il part en Australie, en Tasmanie, pour créer le premier vin effervescent de l’île sous la marque Jansz, une expérience fondatrice qui façonne sa compréhension des terroirs et des écosystèmes.  

De retour en Champagne, il devient chef de cave en 1999 et se voit confier en 2000 la responsabilité des 250 hectares du domaine Louis Roederer. Cette nomination pionnière a été décisive pour se concentrer sur la qualité des raisins ! À ce poste, il propose une révolution : réunir la gestion du vignoble et celle des caves, convaincu que la qualité du vin naît d’abord dans la vigne.  

Il s’engage alors dans la conversion du vignoble au bio et à la biodynamie, une démarche pionnière parmi les grandes maisons champenoises. Depuis 2006, Jean-Baptiste Lecaillon est Directeur Général Adjoint et Responsable des Vins pour l’ensemble des 12 domaines internationaux regroupés au sein de la « Roederer Collection ». Sous sa direction, Roederer devient un modèle de viticulture durable : 122 hectares sont certifiés bio, dont 10 en biodynamie Demeter, sur un total de 245 ha. Lecaillon orchestre la création de cuvées d’exception, notamment le mythique Cristal, qu’il hisse à un niveau d’exigence inégalé. Il développe aussi une pépinière interne pour préserver la diversité génétique des vignes. J.-B. Lecaillon est régulièrement salué par la critique comme une véritable légende du vin.